Mars 2021 - Numéro 2 - Histoires de Fil
Marine Pitoizet, Paloma Le Boulanger,
Marie Delouche, Charlotte Homand
et Alana Thibault
Marie : L’idée m’est venu en écoutant un podcast d’Anaïs DW qui a créé les Récupérables (une marque de mode sur le principe de l’upcycling 100% made in France en atelier d’insertion). Son idée m’a vraiment inspirée et je me suis dit qu’il n’y avait pas énormément ce côté écoresponsable et recyclage à l’Em. Alors, comme j’avais du temps pour coudre, j’ai proposé l’idée aux filles et on s’est lancées.
Paloma : Il y a deux aspects dans Histoires de Fil : créer mais aussi sensibiliser. On a pu voir que ce sujet intéressait, parce qu'on avait fait une étude de marché à laquelle on avait eu 800 réponses, mais c'était sur un groupe Facebook orienté vers l’écologie qui s'appelle "Ma vie sans plastique : alternatives !! ". À l'Em aussi le sujet intéresse, le Noise nous avait par exemple repartagées.
Charlotte : En plus, quand on met des stories avec des chiffres choc sur le gaspillage par exemple, les étudiants prennent le temps de lire et de répondre aux questions. Au fil du temps, ça a un peu évolué. Au début, on proposait surtout des petites créations, comme des chouchous, mais ensuite, nous avons eu un partenariat avec les Ateliers Jouffre qui nous donnaient du tissu et de la mousse toutes les deux semaines et ça nous a poussé à aussi proposer d’autres objets plus adaptés à du tissu épais comme des coussins (les Ateliers Jouffre fabriquent des canapés notamment).
Marie : En plus, j’aime bien tenter constamment de nouvelles choses : après les chouchous, il y a donc eu les coussins, mais aussi les tote bags, les cotons réutilisables, les couvre-plats… Au tout début, je récupérais le tissu chez ma grand-mère et ma mère : des vieux
« IL Y A DEUX ASPECTS DANS HISTOIRES DE FIL : CREER MAIS AUSSI SENSIBILISER. »
Alana : Mais tout n’est pas réalisable à notre échelle. Par exemple, on avait pensé à fabriquer des essuie-touts réutilisables, mais ça aurait été trop compliqué et cher, et pour l’instant, les étudiants préfèrent quand même acheter des objets pour l’esthétique comme les chouchous, plutôt que pour l'aspect utilitaire. Surtout que c’est des produits dont on n’a pas l’habitude de se servir.
Marine : Pour l’anecdote, quelqu’un nous avait demandé si les couvre-plats étaient des charlottes pour les cheveux ! C’est là qu’on a aussi un rôle de sensibilisation.
Paloma : Les chouchous marchent bien aussi, car on peut les vendre pas trop chers, comme on n'a pas besoin d'acheter grand chose.
« LES SEULES CHOSES QUE NOUS ACHETONS, C'EST LE FIL, LES ELASTIQUES ET LES ENVELOPPES. »
Marie : Le problème avec l'upcycling, c'est que soit les gens ne connaissent pas trop le principe, soit ils préfèrent le faire eux-mêmes ! Mais ça laisse le champ à d'autres idées, comme le fait de proposer des ateliers par exemple.
Charlotte : On nous avait d'ailleurs proposé de faire un atelier pour apprendre à des femmes en situation de précarité menstruelle à coudre leurs protections mais cela nous semblait trop compliqué, comme nous n'avons qu'une machine. En tout cas, il y a plein de possibilités autour de l'upcycling.
Marine : Malgré tout, le projet se fait connaître dans le milieu de l’écologie à Lyon, grâce au bouche à oreille. Par exemple, le Président de l’association dans laquelle est Marie (Conscience et Impact écologique) en a parlé pendant ses cours dans une école d’écologie et sur ses réseaux sociaux, ce qui fait qu'on a parfois des clients qui n'ont rien à voir avec l'Em.
Alana : Et c’est aussi bien que ça reste un projet localisé sur Lyon, car ce n’est pas très écologique d’envoyer les produits dans le reste de la France. Parfois, on livre en lettre verte, mais cela reste très cher et c’est impossible d’envoyer un coussin par exemple. Donc au final, c’est pas plus mal que ce soit surtout du bouche à oreille.
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