HUMANS OF EM - Jean Baptiste Babinet
- Déclic
- 14 août
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Dernière mise à jour : 18 août

Responsable du défi Bacchus chez SDC en 2007, Jean-Baptiste Babinet a été très investi dans la vie associative de l’em et en garde un excellent souvenir. Ayant débuté sa carrière au sein d’un cabinet de conseil, il est aujourd’hui patient partenaire dans un centre de recherche clinique à Lausanne.
Vous avez été actif dans la vie associative à l’emlyon ?
Oui, beaucoup ! J'avais même monté une liste pour le Ski Club lors des campagnes, même si elle n’a pas été élue. Le ski, c’est une vraie passion pour moi — c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi l’em, tout près des montagnes. Je passais un temps fou sur les pistes, parfois au point d’arriver en amphi avec mes skis sur l’épaule ! Bien sûr, j’étais toujours présent aux cours obligatoires, mais dès que j’en avais l’occasion, je repartais skier. Mes années à emlyon ont été marquées par une vraie immersion dans la vie associative, entre le BDE et les activités du Ski Club. Et comme beaucoup d’étudiants, j’ai aussi bien profité de l’ambiance festive de l’école !
Vous étiez chez Sup de Coteaux, l’association d’œnologie de l’école. Qu’est-ce que vous en retenez ?
Sup de Coteaux, c’était une association vraiment unique. Elle rassemble des étudiants de toutes les promotions, y compris les AST, donc il y a une vraie diversité de parcours. Moi, j’ai pu m’y impliquer dès ma première année, ce qui n’est pas toujours le cas dans toutes les assos. En plus de l’esprit de promo hyper sympa, il y avait des événements réguliers comme des dégustations à l’école, ou encore la fameuse Nuit du Beaujolais — une soirée très conviviale. Mais le rendez-vous le plus marquant selon moi, c’était clairement le Défi Bacchus.
Le Défi Bacchus, c’est quoi exactement ?
C’est le grand événement de l’asso, à mi-chemin entre un concours de dégustation et un gala. Il réunit des étudiants d’écoles et d’universités de toute la France — Sciences Po, Dauphine, etc. — mais aussi des entreprises partenaires. L’idée, c’est une dégustation à l’aveugle : les vins sont servis en carafe, donc on ne connaît ni les cépages ni leur origine. L’ambiance est très élégante, les lieux toujours prestigieux (on l’a fait une année dans un hôtel 5 étoiles, l’autre chez Bocuse !), et c’est aussi un vrai moment de networking. Les entreprises représentaient environ 60 % des participants, les étudiants 40 %. Les entreprises finançaient une bonne partie de l’événement, et les étudiants participaient à un tarif plus accessible. Il y avait même une table avec la direction de l’EM, pour dire à quel point l’événement comptait.
Et vous, quel a été votre rôle dans cette aventure ?
J’étais investi dès ma première année, en charge de la levée de fonds. J’allais chercher des sponsors, principalement des entreprises, qui assuraient une bonne partie du financement de l’événement. On avait réussi à lever autour de 30 000 €, ce qui était un joli budget pour des étudiants. Puis, en deuxième année, j’ai pris la responsabilité globale de l’événement. C’était la première fois que je gérais un projet d’une telle ampleur, avec toute une équipe derrière moi. Ça m’a beaucoup appris — sur l’organisation, la gestion budgétaire, la coordination avec des partenaires… C’était extrêmement formateur et valorisant.
Une anecdote sur les cours à l’em ?
Au-delà du fait qu’aller en cours en lendemain d’open bar était marrant, j’ai été marqué par mon projet PCE. En première année, on devait créer une idée de startup, mais franchement, on partait de zéro. On avait aucune idée. Pendant une réunion, quelqu’un a lancé en rigolant : « Si seulement le réveil n’avait pas sonné, on serait pas là. » Et là, on s’est dit : « Et si on inventait un réveil qu’on peut jeter contre un mur pour l’éteindre ? » Sauf que, bizarrement, le réveil ne s’éteint pas vraiment tant qu’on ne se lève pas pour appuyer dessus. C’était notre concept ! On a même réussi à faire un prototype avec des étudiants de Centrale Lyon. Au final, on a pitché devant toute la promo et on a été finalistes. C’était fou ! Et puis, dans l’équipe, y avait une fille qui bosse maintenant chez L’Oréal, une autre qui est devenue ministre. Alors franchement, ça montre bien que parfois, les meilleures idées viennent quand on s’y attend le moins !
Vous avez commencé votre parcours professionnel dans le conseil, c’est bien ça ?
Après mes stages à l’emlyon, j’ai voulu continuer mes études en intégrant Centrale Paris. Cette double formation m’a permis de rentrer en conseil en stratégie, plus précisément dans le secteur de l’énergie et de l’industrie. J’ai commencé comme consultant junior dans un cabinet boutique d’une quinzaine de personnes. Ce n’était pas McKinsey, mais on arrivait à décrocher des missions intéressantes. C’était une expérience très formatrice, même si parfois les recommandations restaient un peu théoriques et ne se traduisaient pas toujours en actions concrètes.
Qu’est-ce qui vous a amené à changer de voie professionnelle ?
Mon père travaillait dans l’immobilier commercial, principalement dans la vente d’actifs comme des bureaux ou des hôtels. J’ai décidé de faire une rupture conventionnelle pour reprendre sa structure et la diriger moi-même. Puis, j’ai déménagé à plusieurs reprises pour suivre ma compagne et il devenait difficile de gérer une entreprise à distance. Nous nous sommes finalement retrouvés à Londres. Cela ne devait durer qu’un an alors je suis devenu vendeur chez Roche Bobois, juste pour passer le temps. Ce qui devait être un séjour d’un an s’est finalement prolongé sur six. Pendant cette période, j’ai donc évolué vers des postes de développement commercial, puis directeur commercial dans une autre société.
Comment votre situation familiale a-t-elle finalement déterminé votre activité actuelle ?
Avec l’arrivée du COVID, nous avons déménagé à Lausanne, en Suisse, et j’ai repris une casquette de conseil, mais dans un domaine très particulier. L’un de mes proches est en effet atteint d’une maladie rare. Je travaille donc au centre de recherche clinique de l’hôpital universitaire de Lausanne en tant que « patient partenaire ». Ce rôle est assez récent et consiste à faire le lien entre le savoir expérientiel des patients et proches aidants, et le savoir scientifique des cliniciens. Mon objectif est de valoriser l’expérience vécue par les malades pour améliorer la recherche et la prise en charge médicale. Ce parcours atypique est très enrichissant.
Pour finir, auriez-vous un conseil à donner aux étudiants ?
Oui, deux conseils. D’abord, profitez à fond de tout ce que l’emlyon propose. Je me suis beaucoup impliqué dans les associations, les événements, les activités sportives… C’est une vraie richesse. Ensuite, en entreprise, l’école donne des clés importantes. Ce n’est pas forcément ce qu’on apprend en cours, mais la gestion de projets en équipe, les relations humaines, c’est ce qui prépare vraiment à la vie professionnelle. Il faut être sérieux et rigoureux, même si on est sollicité par plein d’activités sympas.



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