HUMANS OF EM - Jean Christophe Vautrin
- Déclic
- 1 août
- 6 min de lecture

Pouvez-vous vous présenter brièvement : votre parcours à emlyon, votre spécialisation et votre parcours professionnel ?
Je suis diplômé d’emlyon et, sur le plan personnel, je suis marié à une personne d’origine chinoise depuis plus de vingt ans. C’est ce lien personnel qui m’a progressivement conduit à m’intéresser à la culture, aux codes et aux subtilités du monde chinois. Il y a douze ans, lorsqu’un appel à candidatures pour la présidence du Club Chine a été lancé, j’ai proposé un projet structuré et j’ai été nommé président. Depuis, j’occupe ce poste.
En quoi consiste le Club Chine ?
Le Club Chine est une structure qui procède d’une logique très “école de commerce” : il faut être capable de « recruter », d’animer une équipe, d’organiser des événements, d’entretenir une dynamique constante, de se positionner sur des sujets culturels et économiques autour de la Chine voire plus largement de l’Asie.

Quel est le public visé par le Club Chine ?
Le Club s’adresse à toute personne – alumni, étudiant·e, ou extérieur·e à emlyon – qui manifeste un intérêt pour la Chine ou l’Asie. À mon arrivée dans le Club Chine, je souhaitais ouvrir ce collectif au-delà de la seule communauté emlyon, ce qui a nécessité quelques années de discussion avec l’école. Aujourd’hui, les événements sont non seulement ouverts aux alumnis et étudiants de l’école, mais également à des participants extérieurs.
Le club rassemble aujourd’hui plus de 526 alumni inscrits sur la plateforme de l’école ouverts uniquement aux « emlyon ». Le compte LinkedIn ouvert aux personnes extérieures à l’emlyon fédère, quant à lui, près de 450 abonnés. En comptant les participants aux manifestations emlyon depuis que je suis président, il y a probablement plus de 4000 personnes.

Comment fonctionne le Club Chine ?
Pendant les huit premières années, le bureau était composé exclusivement de diplômés de l’école. Mais depuis quatre ans, nous avons élargi le fonctionnement à une partie étudiante, avec l’aide du BDI (Bureau des Internationaux) de l’école. Cette évolution est née de l’initiative d’une étudiante de l’école, très motivée, qui m’a contacté pour créer une dynamique côté étudiant. Elle est alors devenue vice-présidente du Club et représentait les étudiants de l’école. Nous sommes toujours en contact. Aujourd’hui, dès lors que le volet étudiant sera renouvelé, la vice-présidence sera représentée par un-e nouvel-le étudiant-e de l’emlyon. Ce poste tourne en général tous les deux ans.
Nous travaillons à structurer le Club en pôles complémentaires :
Un pôle diplômé, qui gère les relations alumni et les grands événements ;
Un pôle étudiant, davantage tourné vers l’organisation sur le campus et les initiatives jeunes.
Comment sont financés vos événements ?
Le financement provient désormais uniquement d’emlyon alumni. Certains grands événements, comme une conférence sur l’éducation supérieure en Chine qui s’est déroulée dans un grand restaurant parisien, ont été rendus possibles grâce aux droits d’entrée et aux soutiens de la direction de l’emlyon et de l’Ambassade de Chine.
Nous cherchons aussi à établir des soutiens privés : par exemple, le BHV nous a offert une salle pour un événement annuel sur le tourisme ; l’école a pris en charge le cocktail. Cela a duré 4 ans jusqu’au COVID.
Depuis le COVID, la dynamique des manifestations en présentiel s’est altérée. La direction Alumni a également changé à plusieurs reprises. Une programmation est prévue à la rentrée pour l’année 2025-2026 qui, en fonction du soutien de l’école et du volontariat des membres du Club Chine, permettra d’organiser jusqu’à 8 événements.
Quelles sont les thématiques les plus souvent traitées dans les événements ?
Les thématiques qui reviennent régulièrement sont les suivantes :
Luxe
Tourisme
Éducation
Transport
Logistique
Shanghaï, ville-monde
Implantation en Chine
Gastronomie chinoise et santé
Chacune de ces thématiques a été abordée sous plusieurs angles, ce qui permet de renouveler leur intérêt au-delà de ce qui est présenté dans les médias, même professionnels. D’ailleurs, la presse spécialisée venait. Par exemple, une conférence sur le luxe peut se focaliser sur l’évolution des attentes des consommateurs chinois, une autre sur les partenariats industriels dans le secteur.
Nous avons récemment échangé avec la direction de l’école pour organiser des événements annuels récurrents et plus visibles qui augmenteraient la valeur de la marque entreprise et donneraient plus de visibilité aux actions du Club. Un accord avec DragonFlyGroup permet aussi de traiter des sujets RH. L’un des objectifs étant d’offrir des services de mentorat étudiant. Un accord avec BNP Wealth Management Chine permet aussi d’accéder à des informations financières directement de Chine et sur la Chine. D’autres accords existent et sont rassemblés dans des rubriques, qui sont le plus souvent éditées dans la Lettre trimestrielle du Club Chine. Certains articles financiers sont repris par l’association Transaction, et sont diffusés sur le LinkedIn du Club Chine.
Avez-vous déjà pensé à collaborer avec d’autres écoles ou clubs similaires ?
Oui, dans une logique de partenariat, nous sommes en lien avec plusieurs autres clubs Chine d’écoles. Nous avions, dans le passé, collaboré avec l’ESCP (qui vient tout juste de relancer son club), Sciences Po, Neoma, les Arts et Métiers, ou encore HEC.
Nous avons l’ambition de créer une dynamique du type “G7 des écoles”, comme cela se faisait à Paris, pour co-organiser des événements annuels visibles et récurrents entre les écoles. Nous réfléchissons aussi à labelliser certains événements pour renforcer leur rayonnement, comme cela a été fait avec le soutien du BHV pour le tourisme, l’Institut français pour labelliser nos manifestations anniversaires des 50 ans des relations entre la Chine et la France, l’ambassade de Chine sur des conférences culturelles et économiques, ou encore l’Association des Ingénieurs Chinois de France sur l’innovation.
Comment la perception de la Chine a-t-elle évolué selon vous ?
Il y a quelques années, la Chine était principalement perçue comme un concurrent économique, parfois avec une certaine défiance. Le Club a permis, à travers ses nombreux événements, de démystifier, contextualiser et mieux comprendre les enjeux culturels, économiques et géopolitiques. Nous envoyons d’ailleurs des lettres trimestrielles aux abonnés du Club Chine depuis la plateforme, le LinkedIn du Club ou encore nos canaux individuels, afin d’informer sur l’actualité qui porte sur le pays dans une optique de « business » et de formation.

En quoi votre parcours professionnel vous aide-t-il à présider le Club Chine ?
Je suis consultant dans le domaine financier, spécialisé en banque et assurance. J’ai travaillé longtemps chez BNP, CIC, Caceis (groupe Crédit Agricole), dans des fonctions liées à la banque privée, la gestion de fonds, l’asset servicing et au corporate finance.
Organiser les événements du Club Chine, c’est aussi faire de la gestion de projet, ce que j’ai appris dans le cadre de mon travail. Le commercial, le marketing, l’événementiel, la coordination, la recherche de partenaires… Tout cela fait appel aux mêmes compétences. Je consacre en moyenne 3 heures intensives par mois au Club Chine, en m’appuyant sur une petite équipe efficace.
Et puis, force est d’admettre que cette implication dans le Club Chine élargit mon carnet d’adresses. Du fait des rencontres, des échanges ou encore des événements organisés, nous sommes naturellement amenés à rencontrer une multitude de personnes.
Quelles sont les perspectives du Club Chine pour les cinq années à venir ?
Nous ne cherchons pas nécessairement à grandir en volume. Ce qui compte, c’est la qualité des événements, leur pertinence, et leur capacité à rassembler. Le défi, c’est d’éviter les thèmes déjà “surtraités” comme par exemple les routes de la soie, à moins d’avoir des intervenants exceptionnels.
Notre ambition est de renforcer l’ancrage du Club dans l’écosystème emlyon, d’attirer des intervenants de haut niveau et d’enrichir les liens entre alumni, étudiants et extérieurs.
Un conseil pour les étudiants emlyon ?
« Faites du bénévolat, mais sans vous y perdre. Ce doit être un plaisir, un enrichissement personnel, pas une obligation ni une quête nourricière. Cela vous ouvre l’esprit, vous donne accès à des sphères que vous ne fréquenteriez pas autrement, et vous apprend la gestion de projet en équipe. C’est aussi des contacts pour votre métier aussi. Trouvez le bon équilibre : c’est ce qui rend l’engagement durable. »
Si vous souhaitez avoir plus de détails sur les manifestations, faire part de vos idées et demandes, vous pouvez contacter par email jean-christophe.vautrin@hotmail.fr ou encore, pour les diplômés EMLYON, passer par la plateforme de l’école:



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