HUMANS OF EM - Marine Bonneton
- Déclic
- 14 mai
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 1 jour

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Marine Bonneton. Je suis rentrée à l’emlyon en 2010. J'ai listé cette même année et j'ai travaillé sur le guide du Petit Paumé 2012. Après l’emlyon, j'ai passé huit ans en marketing international, dont cinq ans d’expatriation en Asie. Aujourd’hui, je suis indépendante : je conseille les entreprises sur la qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux.
Comment se passaient les listes à votre époque ?
On avait plusieurs semaines, voire mois, pour constituer nos listes. Puis venait le croutage : une phase très intense avec les coachs, qu’on appelait chefs pipeaux et chefs pipettes, où l’on enchaînait les défis de tous genre. Pour donner un exemple, je me rappelle de scènes assez cocasses, où on était dans la neige, à manger du canibou. Le but était de montrer notre engagement et notre cohésion d’équipe. Ensuite, pendant trois jours de campagne, chaque liste devait organiser des événements assez importants. Pour le Petit Paumé, le gros événement, c’était le Dîner Prestige — essentiel pour espérer gagner.
Une anecdote marquante pendant la campagne ?
Oui, une anecdote surtout émouvante serait notre Dîner Prestige, tout a dérapé — dans le bon sens ! On avait prévu un dîner un peu classe, posé… Résultat : tout le monde dansait sur les tables, la salle était pleine à craquer. On ne gérait plus rien tellement il y avait de monde. C'était complètement fou et c’est ce moment-là où on s’est dit : « Ok, on a une vraie chance de gagner. » Ça a soudé l’équipe de manière vraiment forte par la suite.
En quoi votre expérience au Petit Paumé vous a-t-elle servi dans votre carrière ?
C’est clairement une des expériences qui m’a le plus formée à l’emlyon. Déjà humainement : mes meilleurs amis aujourd'hui sont issus du PP 2012. Et puis professionnellement : apprendre à gérer un million d'euros de budget, à démarcher, à marketer, à rédiger, à tester... On touchait à tout. J'étais responsable de la commission marketing mais, comme tout le monde, je faisais aussi du démarchage et de la rédaction.
Cette polyvalence m’a énormément servi : négociation, travail d’équipe, management d’une petite équipe... C'était un vrai terrain d'apprentissage pour la suite. Et il y avait aussi une vraie responsabilité : si on ne trouvait pas les fonds, il n'y avait pas de guide. Ça t'oblige à te bouger sérieusement.

En quoi le PP t’a aidé dans ta vie pro ?
C'était les prémices d'une petite boîte, d'une petite startup. Et en plus, sur des sujets qu'on adorait. Donc ça fait clairement partie des choses qui m'ont le plus appris à l’emlyon et qui m'ont le plus servi plus tard, en tout cas, dans ma vie professionnelle.
Parce que quand t'arrives dans une entreprise en tant que stagiaire et que tu dois t'adapter à un milieu professionnel avec plein de corps de métier différents, plein de personnes différentes, le fait d'être passée par une association est hyper instructif et hyper précieux.
Avez-vous contribué à des nouveautés au sein du Petit Paumé ?
Oui ! Notre équipe a lancé la toute première application mobile du Petit Paumé en 2012. On était en pleine transition papier/digital. Le site web existait déjà, mais l'appli, c’était une vraie nouveauté.
Et comment se passait votre passation ? Est-ce que vous aviez un dispositif en place ?
A notre époque, on était vraiment bien accompagnés. Dès la première année, avant même de prendre notre mandat, on avait chacun un parrain ou une marraine de l’équipe précédente. Par exemple, mon parrain était le responsable marketing et communication de l’année d’avant — on est d’ailleurs toujours très amis. On recevait un vrai coaching avant de commencer, avec un document de passation et des échanges.
En tant que membre du PP, une adresse à recommander ?
A Lyon, les commerces bougent et changent beaucoup, donc ce n’était sans doute pas dans le guide à mon époque, mais il y a un petit coffee shop que j'adore qui est dans le 7e arrondissement, qui s'appelle “Comme à la maison”, qui est super pour bosser ou prendre un café, dans une ambiance très sympa.
Ton parcours professionnel : pourquoi avoir choisi Hong Kong ?
À l’emlyon, je me suis rapidement passionnée pour l’Asie, notamment avec l’ouverture du campus Shanghai en 2010. Il y a 15 ans, ils n’avaient pas l’habitude de voir des occidentaux là-bas. C’était donc un marché encore peu exploré, et j’avais à la fois un fort intérêt pour le luxe et une vraie envie d’aventure. Je voulais partir loin, dans un environnement radicalement différent, où je perdrais tous mes repères. Je voulais me challenger à fond.
J’ai donc fait mon premier stage à Shanghai dès la première année. Et j’ai adoré. J’ai donc fait un échange universitaire en Corée du Sud, puis je suis retournée à Shanghai sur le campus, et j’ai orienté mes cours vers le luxe et l’Asie.
À la fin de mes études, j’ai postulé chez Chanel à Paris. Mais en voyant mon profil, ils m’ont proposé un poste... à Hong Kong. Le poste était excellent pour un stage de fin d’études, alors je n’ai pas hésité. J’y suis allée, j’ai été embauchée, et j’y suis restée cinq ans. C’était un mélange entre stratégie de parcours et belle opportunité.
Hong-Kong : attentes vs réalités ?
Tout d’abord, c’était une vraie perte de repères : tu repars de zéro socialement, tu travailles ton anglais au contact de locaux et c’est un défi quotidien.
Professionnellement, ça m’a beaucoup challengée, notamment en travaillant avec des collègues hongkongais. Leurs codes sont très différents des nôtres : excellents dans l’opérationnel, mais peu habitués à remettre en question ou à proposer des changements, ce qui peut mener à des malentendus : même si une consigne est erronée, ils la suivent jusqu’au bout sans contester. Ce sont des différences culturelles fortes, surtout pour nous Français, qui sommes très formés à l’analyse critique.
J’ai vraiment adoré mes années à Hong Kong. C’est une ville en perpétuel mouvement, où j’ai rencontré une grande diversité de personnes, issues de nombreux horizons. L’ambiance y est très business : le networking y est fluide et spontané. On pouvait rencontrer quelqu’un en soirée, échanger un contact, se revoir quelques jours après et conclure un contrat dans la foulée. Entre expatriés aussi, les liens se créent très vite.
Mais c’est aussi une ville extrêmement dense, avec peu d’espaces calmes. Il y a une énergie folle, de jour comme de nuit, ce qui est grisant — mais qui peut aussi devenir épuisant si l’on a besoin de nature ou de tranquillité.
Finalement pourquoi t’être retournée vers l'auto-entreprise ?
Franchement, l’EM m’a beaucoup apporté sur le plan entrepreneurial. À l’époque, l’école était très orientée sur ce sujet, avec de nombreux cours et un slogan marquant : “entrepreneurs for the world”. On nous l’a tellement répété que c’est resté gravé dans nos têtes. Ça a éveillé chez beaucoup l’envie d’entreprendre, même si tout le monde ne s’est pas lancé immédiatement après l’école — il faut aussi le temps de gagner en expérience et en stabilité financière.
Aujourd’hui, la plupart de mes anciens camarades sont à leur compte. Dans mon cercle du Petit Paumé, rares sont ceux qui sont restés dans un parcours classique en entreprise. Certains sont freelances, d’autres ont monté de véritables structures. Par exemple Clément Mauguet, un ami de la promo 2012, a cofondé Agicap, une entreprise née à Lyon, qui a déjà levé plusieurs millions d’euros. Donc voilà : que ce soit en dirigeant une multinationale ou en se lançant comme indépendant, on voit avec le temps que chacun trace son chemin à sa manière. Finalement, on est presque tous devenus entrepreneurs, à notre échelle.
Des conseils pour les étudiants ?
L'emlyon est un potentiel et une ouverture d’opportunités à tous les niveaux. Profitez-en au maximum :
Assistez aux conférences, aux évènements organisés par les clubs alumnis.
Je vous recommande totalement de vous investir dans la vie asso, c’est une aventure incroyable et utile pour la suite !
Suivez vos rêves, quelle que soit votre spécialisation, le diplôme de l’emlyon permet d’avoir une légitimité à manager, peu importe le domaine (ici la médecine alternative)
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