HUMANS OF EM - Olivier Geyer
- Déclic
- il y a 6 jours
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Aujourd’hui fondateur d’une agence marketing, Olivier Geyer a présidé la JET de 1996 à 1998. Il revient sur cette expérience enrichissante, entre vie étudiante, professionnalisation progressive et transition vers le monde de l’entreprise.
En 1995, à quoi ressemblait la vie associative à l’emlyon ?
Rien à voir avec ce que vous connaissez aujourd’hui. On était 180 en PGE, dont une centaine d’AST qui n’étaient pas vraiment intégrés aux associations. La JET, c’était une toute petite équipe : à peine 6 personnes, contre 40 aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre la JET ?
En arrivant à l’école, je connaissais très peu le monde de l’entreprise. La JET représentait pour moi une passerelle entre le monde étudiant et le monde professionnel. Elle avait cette utilité concrète pour les étudiants, que je trouvais très motivante. J’y suis entré dès la première année – ce qui était rare à l’époque – et franchement, c’est ce qui m’a le plus appris en trois ans d’école.
Qu’avez-vous apporté à la JET pendant votre mandat ?
A l’époque, la JET était une asso ultra artisanale ! Pas de logiciels de trésorerie, peu de process, des déclarations URSSAF parfois oubliées… On flirtait parfois avec l’illégalité sans même le savoir. Il fallait tout professionnaliser. J’ai donc commencé par régler les problèmes les plus urgents. J’ai appelé l’URSSAF, reconnu les erreurs, organisé un redressement, payé ce qu’on devait, et on est passé à autre chose. J’ai aussi instauré des règles claires sur les rémunérations et commissions : en dessous d’un certain seuil, pas de rémunération interne, pour que les étudiants soient mieux payés. Et puis, j’ai renforcé la relation avec les entreprises : plus de rigueur, plus de transparence.
Une anecdote sur votre mandat ?
Oui, je me souviens d’une agence qui nous devait des milliers de francs avec trois mois de retard. Un vendredi soir, je les appelle : « Si dans une heure je n’ai pas le chèque, demain il n’y a aucun étudiant en animation. » Une heure plus tard, j’avais le chèque.
Quels étaient les principaux partenaires de la JET ?
On travaillait avec Ricard, Ubisoft – on gérait toute l’animation commerciale sur la région lyonnaise – mais aussi Unilever ou Nestlé. La JET m’a permis de faire un réseau incroyable, qui m’a été très utile pour mes stages et premiers jobs. À tel point que j’ai failli partir chez Ubisoft avant d’accepter une offre de Nestlé.
Comment faisiez-vous pour démarcher sans Internet ?
On ne démarchait pas, justement. C’était 100% du bouche-à-oreille. On a quand même été les premiers à créer une plaquette, un logo sur PowerPoint, une base sur Access… Mais sinon, zéro site, zéro réseau social. Et ça fonctionnait !
À vous entendre, la JET ressemblait plus à une PME qu’à une simple asso étudiante…
Exactement. Je dis toujours que ces trois années à la JET, c’était comme faire trois ans de stage en entreprise. On n’était pas juste des étudiants, on devait se comporter en professionnels. C’est ce qui faisait notre crédibilité.
Qu’avez vous fait après l’emlyon ?
Je suis parti en marketing. Stage chez Nestlé, puis 2 ans chez Sarali (cosmétiques), avant de retourner chez Nestlé pendant 8 ans. J’ai bossé à l’innovation, puis chef de produit, chef de groupe sur le chocolat.
Puis j’ai poursuivi ma carrière chez Coca-Cola. D’abord en France, puis directeur marketing Europe. J’ai géré Coca-Cola Light, Zero et Life sur 11 pays entre 2010 et 2015.
Depuis 2015, j’ai monté ma propre agence : le CMO Studio. Je bosse avec tout type de boîtes — fonds d’investissement, PME, startups — et je les accompagne sur la stratégie marketing.
Quel avantage pour la vie pro à être dans une asso ? Recommanderiez vous d’être président ?
Tu apprends déjà à manager des gens sur lesquels tu n'as aucune relation hiérarchique, tu apprends aussi à connaitre les entreprises en travaillant avec, et tu acquières du discernement sur leur culture, et tu sais mieux alors si tu te vois travailler avec eux ou pas.
La vraie question n’est pas de savoir si tu es “président”, mais plutôt : “quel type de projet tu as géré ? Est-ce que tu as aidé à structurer une équipe ? Quel rôle actif est-ce que tu as joué ? Cite-moi un exemple de client en particulier avec qui tu as travaillé ?”
3 conseils à donner aux étudiants :
restez toujours actif pour le réseau emlyon alumni après votre sortie d’école, faites des initiatives pour fédérer les promos sur le temps long (président du Digital Club)
la concurrence est rude en sortie d’école : engrangez un maximum d’expériences, de stages, international etc… allez à l’étranger !
En bref, amusez-vous, rencontrez du monde, et formez-vous
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