HUMANS OF EM - Waleran Guinard

Pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour, je suis Waleran Guinard, diplômé de l’emlyon en 1999. J’ai eu la chance d’être président du BDE pendant l’année 1997-1998, à la tête d’un mandat qu’on appelait les “Pro’Fêtes”, une équipe de 22 personnes. Nous avons succédé aux BDE “Libr’Excès” et “Bienfêteurs”. À cette époque, près de la moitié de la promo était investie dans une association, ce qui montre l’importance de la vie étudiante à l’EM.

Waleran Guinard - Président du BDE 1997

Comment se déroulaient les campagnes BDE à votre époque ?

Les étudiants de 3e année créaient une “liste pipo” pour motiver les étudiants de première année à participer aux campagnes. Les campagnes avaient lieu fin décembre, juste avant les vacances. C’était trois jours intenses de pré-soirées (organisées par les listes BDA et BDS) et de soirées (organisées par les listes BDE). Avant cela, il y avait deux mois de “challenges” pour animer la vie étudiante auprès des 1A. Une vraie dynamique collective.

Comment est née votre envie de vous engager ?

L’envie est venue naturellement après un week-end d’intégration incroyable. À l’époque, j’étais logé au Drakkar, une des résidences proches du campus d’Ecully. Les listes se formaient souvent entre colocs et amis, donc monter une liste BDE avec mes colocs a été presque évident.

Comment êtes-vous devenu président ?

À l’époque, c’était une décision collégiale. Les membres du BDE m'ont proposé ce rôle, car ils me voyaient comme quelqu’un de motivant, rigoureux et organisé, en particulier sur le plan de la logistique et de la gestion. J’ai donc accepté, et ça a été une expérience incroyablement stimulante.

Au niveau de la prise de fonction, les campagnes se terminaient dès le mois de janvier mais on ne commençait le mandat qu’à partir du mois d’avril. Cela nous permettait d’avoir une passation avec le mandat BDE d’avant, entre janvier et avril. C’était un moment crucial où il fallait commencer à se forger sa propre image auprès de la promo suivante, ce qui n’était pas facile !

Quels projets ont marqué votre mandat ?

Beaucoup ! On organisait une soirée par mois dans la cafétéria, ce qui semble fou aujourd’hui. Mais ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir été le premier mandat à mettre en place des navettes entre Écully et Lyon pour sécuriser les retours de soirée. Trois bus circulaient toutes les 15 minutes : ce qui a aidé la majorité des étudiants lorsqu’il n’y avait plus de transports en commun pour rentrer chez soi.

On a aussi transformé le foyer BDE en véritable lieu de vie : baby-foot, bar, ouvert tous les soirs après les cours. C’était un lieu central pour la cohésion.

Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

Mon engagement au BDE a été très structurant et très formateur. Il y a plein de choses que l’on apprend grâce à l’engagement associatif  comme la gestion d’équipe, la gestion de projets… Il y a bien sûr des moments plus difficiles auxquels on a fait face. En particulier, il y a eu deux moments où notre BDE a été en grande difficulté d’un point de vue financier : on se demandait si on allait être le mandat BDE qui allait mettre la clef sous la porte… À l’époque, l’organisation des oraux admissibles était entièrement gérée par le BDE, ce qui rendait le moment très éprouvant, tout comme le gala de fin d’année. En conséquence, un gros découvert que le BDE devait chercher à compenser sur tout le reste de l’année. On ne s’est pas laissés abattre, et on a tout de suite rebondi. Nous avions par exemple organisé des ventes de crêpes pour renflouer la caisse.

Mais surtout, c’est une période de liberté, d’amitiés fortes qui sont créées grâce à tous les moments extraordinaires qu’offre la vie associative. Tous mes meilleurs amis aujourd’hui restent ceux que j’ai rencontrés dans la vie asso. À mes 50 ans, j’ai invité 90 personnes, dont 50 de l’emlyon, et 13 de mon BDE. On continue à se voir, à faire des karaokés et des escapades avec plusieurs alumnis PP, BDE… Les liens qu’on tisse pendant la vie associative sont très forts. Et ce, même si on finit par avoir des parcours professionnels très différents.

Une anecdote marquante ?

Oui ! Lors d’une soirée inter-écoles “Les 6 et une nuits” au Transbordeur, une erreur de com’ a attiré des groupes extérieurs non désirés, créant une situation tendue à l’extérieur du club. La soirée a rapidement été interrompue par la préfecture, et 2 000 personnes ont dû être évacuées. Le lendemain, j’ai dû aller au commissariat en tant que président du BDE… Tout s’est bien passé, mais c’est resté gravé !

Que s’est-il passé après l’emlyon ?

J’ai commencé dans l’entrepreneuriat avec une PME de gastronomie du nom de Goûts de France pendant 2 ans, où j’étais associé. Puis j’ai cofondé Weekendesk (devenu aujourd’hui SmartBox) en proposant des coffret-cadeaux. Après une grande expérience dans l’entrepreneuriat, j’ai travaillé dans des entreprises plus classiques, allant des plus petits aux grands groupes, comme Kadéos pour commencer dans le domaine des chèques cadeaux, puis chez Laser (entreprise du groupe BNP). Finalement, je me suis retrouvé chez BNP Paribas où je travaille d’ailleurs encore aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à l’emlyon ?

Le mélange cours + associatif. Les cours sont d’un excellent niveau, mais l’associatif m’a apporté de l’autonomie, de la résilience, une capacité à gérer des projets et des équipes. C’est cette double dimension qui fait la richesse de l’école.

Un conseil pour les étudiant·e·s ?

Profitez à fond, tout en ayant conscience que ce que vous construisez ici aura un impact durable. Trouvez votre voie le plus tôt possible. Et surtout, saisissez toutes les opportunités : Erasmus, associatif, événements. Ce sont des moments uniques. J’ai vécu des expériences exceptionnelles grâce à l’emlyon, avec des gens extraordinaires et il faut

savoir profiter de tous les instants.